Si près et si loin…
En cette 12e journée du championnat de Proligue dans un complexe Jean Jaurès qui affichait une nouvelle fois complet avec 1951 spectateurs, la JS Cherbourg Manche Handball a alterné le bon et le moins bon face à une formation de Frontignan Thau Handball pourtant prenable. Elle s’est finalement inclinée sur la marque de 30-26.
A l’issue de la rencontre qui l’opposait à un promu déjà installé en haut de tableau de ce championnat de Proligue, la JSC pouvait assurément nourrir des regrets car si les fulgurances dont elle a fait plusieurs fois fait preuve en cours de match avaient été un peu plus nombreuses, ou s’étaient un peu plus prolongées, il est clair qu’elle aurait pu aller chercher un résultat positif. Tel ne fut malheureusement pas le cas. Certes, les plus sceptiques vous diront qu’avec des si, on peut mettre Lutèce en amphore mais là, en l’occurrence, à y bien regarder, force est de constater qu’il n’a manqué qu’un tout petit quelque chose aux mauves pour s’offrir le sourire d’une victoire qui aurait fait bien du bien au moral des troupes mais aussi au classement. Portée par un Gauthier Ivah des grands soirs en étant auteur de quelque 19 arrêts (dont 3 pénalties), elle avait assurément un bon socle défensif pour se projeter en avant. Tel ne fut pourtant pas le cas. En cette soirée, la base arrière si efficace lors de la précédente rencontre à domicile n’aura été que l’ombre d’elle-même. Et comme si cela ne suffisait pas, au bout de 10 minutes de jeu, Basualdo très en verve il y a quinze jours s’est mis à boiter bas et n’est plus réapparu sur le terrain.
Joueurs, coach, public et commentateurs sont pourtant tous d’accord sur un point : en cette soirée Frontignan était prenable. A y bien regarder, côté buts inscrits en attaques placées, l’avantage est cherbourgeois et l’on peut même dire que la défense locale a été plutôt très bonne face à une des meilleurs attaques du championnat. Meilleure même que celle de Frontignan. Seulement voilà, il y a eu toutes ces impardonnables pertes de balles qui ont amené autant de punitions immédiates à l’issue de contre-attaques rondement menées par un adversaire qui n’en demandait pas tant. En fait, il ne manque rien ou presque rien à cette formation cherbourgeoise pour qu’elle s’installe enfin dans une spirale positive. Peut-être que sa base arrière se dise que les ailiers ont eux aussi le droit de toucher le ballon en attaque, histoire d’élargir le jeu mais d’abord et avant tout qu’elle laisse au vestiaire cette peur de mal faire qui semble poursuivre nombre de joueurs et les amène à jouer avec comme une sorte de retenue néfaste. Osons le répéter, rencontre après rencontre, force est de constater qu’il ne manque quasi rien à cette équipe pour qu’elle aille inquiéter les tous meilleurs de ce championnat. Tel fut d’ailleurs le cas en cette soirée alors, allez les mauves, vous avez fait jeu égal avec votre adversaire lors de la seconde période de ce match et votre public croit en vous. Faites donc tout simplement de même lors des matchs à venir et la suite du championnat sera belle.
Ah, ces pertes de balle !
Après un premier tir à côté de la cage et un premier arrêt d’Ivah, comme à son habitude, Léger permettait aux mauves d’ouvrir le score (1-0 à la 4e) mais la réaction adverse arrivait tout aussitôt. Profitant d’un nouveau tir raté et d’une mauvaise passe Frontignan enclenchait les contres-attaques pour prendre la marque à son compte (2-5 à la 7e). Deux mauvaises passes plus tard et un nouveau tir hors cadre, l’addition se faisait plus lourde (3-9 à la 12e) avec, en prime, un Basualdo out pour blessure. Là, on en était à se dire que… Eh bien c’est tout le contraire qui allait se passer puisque la JSC, malgré encore quelques ratés, se mettait à marcher sur l’eau et revenait sur les talons d’un adversaire qui commençait à douter sérieusement (10-11 à la 23e). Seulement voilà, de nouveau l’attaque locale se remettait à bégayer et son adversaire n’en demandait pas temps pour s’offrir de nouveau un petit matelas d’avance au repos (13-17).
Comme si cela ne suffisait pas, le matelas passait à 6 buts dès la reprise (13-19 puis 14-20 à la 36e). Longtemps, longtemps cet écart allait osciller entre 4 et 6 buts mais, à la 48e, un nouvel arrêt d’Ivah permettait aux mauves de se remettre à y croire (21-24). Est-il besoin de préciser que là, côté public, ça poussait fort. Seulement voilà, deux mauvaises passes plus tard, tout était à refaire (21-27 à la 52e). Avec un 3-0 à suivre, JSC et public reprenaient espoir encore une fois (24-27 à la 56e) mais il était écrit qu’en cette soirée rien n’y ferait et, après un dernier tir raté, les mauves s’inclinaient sur le score de 30-26 mais que de regrets !
Louis Lefèvre
