Votre équipe était exempte lors de la dernière journée, Comment avez-vous géré cette semaine sans match ?
« On a essayé de faire un mix entre le repos et le travail. Ça nous a laissé une semaine de plus pour préparer ce match qui est un peu particulier. On sait qu’il y a beaucoup d’attente autour de cette rencontre. Pour nous aussi, l’effervescence monte au fur et à mesure. C’est toujours un plaisir de jouer ce type de match dans une salle que l’on sait comble, avec des dispositifs spéciaux mis en place. Pour moi, c’est vraiment pour cela que je fais du sport. On est vraiment impatients de jouer ce match-là. »
C’est peut-être encore plus chaud que les autres années ?
« Exactement. Et puis, d’un point de vue comptable, ce match est hyper important. Si on gagne, on est à égalité de points avec eux. Au contraire, si on perd, on laisse filer des points et ils créeront un petit matelas entre eux et nous. Il est donc très important, pour valider ce bon début de saison, de gagner ce match-là. »
Les dernières sorties face à Caen ne t’ont pas laissé de bons souvenirs ?
« Lors de ma première année ici, on a fait deux sur deux contre Caen. L’année dernière, on a fait zéro sur deux. Cette année, on verra bien, mais j’espère qu’on fera deux sur deux. On est revanchards ; on a toujours en mémoire l’année passée, d’autant plus que l’équipe n’a pas beaucoup changé. Ce qui fait qu’il y a vraiment un petit esprit de « vengeance », si on peut appeler ça comme ça. »
Justement, le fait que l’équipe n’ait pas trop changé, cela accentue peut-être encore plus cet esprit revanchard ?
« Quand on arrive comme joueur ici, on ne sait pas trop ce que signifie le « derby ». Plus les années passent, plus on comprend. Et c’est vrai que comme l’effectif n’a pas changé, les joueurs ont déjà vécu ça. Ils savent à peu près à quoi s’attendre et de quoi il s’agit. »
Tu disais qu’il y a eu un « deux sur deux » il y a deux ans, puis un « zéro sur deux » l’année dernière. On a l’impression que chaque année, l’une des deux équipes était au-dessus. Cette année, y a-t-il vraiment une rivalité qui se crée ?
« Exactement. Il y a deux ans, on avait fait une plutôt bonne partie de saison alors qu’eux étaient vraiment dans le dur ; la logique avait été respectée. L’année dernière, c’était un peu l’inverse. Et là, c’est vrai que d’un point de vue comptable, on est vraiment « kiff-kiff ». C’est hyper intéressant de jouer ce type de match. »
Et toi, à titre personnel, tu restes sur un gros mois de novembre. Comment te sens-tu ? As-tu envie d’enchaîner ?
« Il reste un match. Bien sûr, quand on est en forme, on a toujours envie d’enchaîner. Vraiment, ce que je retiens, c’est le travail qu’on fait avec Ivan. Je pense que le poste de gardien, cette année, est vraiment bien assuré. C’est très positif pour l’équipe. »
Au classement, le fait que vous n’ayez pas joué, vous avez forcément regardé les résultats. Même si c’est très serré, vous êtes finalement 7es. Qu’est-ce que ça fait de ne pas jouer comme ça ?
« C’est toujours frustrant. C’est l’inconvénient d’avoir un championnat à 15 équipes suite à un problème financier. C’est pour ça qu’il y aurait peut-être quelque chose à faire pour valider un championnat à 14 ou 16, pour qu’il n’y ait pas d’exempt chaque week-end. Tout le monde a eu son tour, c’était à nous de prendre notre mal en patience. Il s’avère qu’on ne s’en sort pas trop mal d’un point de vue comptable. C’est à nous d’aller rechercher les deux points que l’on a « laissés » la semaine dernière. Ce serait un beau cadeau de Noël de gagner ce match-là, je pense. »

Il y a beaucoup de joueurs qui étaient déjà présents l’an passé. Ça compte, ça aussi ?
« Bien sûr. On a un petit état d’esprit de revanche. On va là-bas pour montrer que Cherbourg, cette année, est bien présent. C’est important de montrer ça ! On peut faire des erreurs, mais au moins, dans l’engagement, il faut répondre présent. »
Cette salle, quand elle est pleine et bruyante, est-ce plus dur de jouer là-bas ?
« C’est beau. Je ne vais pas glorifier la salle de Caen, même si c’est une belle salle en termes d’ambiance. Mais ce n’est pas mieux qu’à Cherbourg ! On a la meilleure ambiance de France. On va là-bas pour jouer un match de handball, tout simplement. »
Tu soulignais justement cette importance comptable, que l’on ne retrouvait pas forcément les autres années ?
« C’est vraiment un petit titre à part. On voit que le championnat est très dense : de la septième à la première place, il n’y a que deux ou trois points d’écart. En fait, un seul match peut faire basculer une saison. C’est donc primordial de rester accrochés à ce haut de tableau, de gagner des confrontations directes et de sortir de gros matchs. »
Avoir eu ces deux semaines depuis le dernier match, est-ce une bonne chose ? On sait que ça tirait un peu physiquement pour certains ; cette pause est-elle un plus ?
« Je ne sais pas si c’est un plus ou un moins, on fait avec. On savait que l’on allait être exempts et qu’il fallait préparer ce mois de décembre différemment. Ça peut être bénéfique, mais seul le résultat du match le dira. Ce n’est pas « une boîte » (une analyse a priori) qui dira si ça a été utile ou pas. En tout cas, on a travaillé dans de bonnes conditions. On a eu un week-end pour se reposer et une semaine supplémentaire pour préparer ce choc afin d’arriver dans les meilleures conditions possibles. »
Même question qu’à Nico sur le fait que l’équipe ait peu changé. Tu sens qu’il y a encore plus l’envie de gagner ce genre de match ? Tu sens que c’est plus important ?
« Pas forcément plus important, mais cela reste capital. Les nouveaux qui sont arrivés ont compris directement l’importance de cette rencontre pour le club. Cela leur a été inculqué dès leur arrivée. C’est très important, comme le reste. C’est juste que le match est différent en termes de géographie, puisque c’est dans la même région, mais pour le reste, ça reste un gros match de haut de tableau. »
Il y a eu un petit contentieux l’année dernière, quand le club de Caen avait un peu séparé les supporters… Ça donne encore plus de motivation ?
« Ça, nous, on ne le calcule pas trop. Ce n’est pas vraiment notre problème. Nous, on est sur le terrain, on doit jouer. Ce qui se passe dans les tribunes, ce n’est pas… En soi, si nos supporters sont là, on est déjà contents, même s’ils sont éparpillés partout dans la salle. Ils font quand même du bruit et c’est important pour nous. »

Comment t’es-tu organisé ? Pour toi, ces 15 jours sans compétition, ça t’a donné du temps ?
« Déjà, ça nous a permis de récupérer tout le monde ! C’est une très bonne chose. Si tout se passe bien, on espère être au complet contre Caen. Cela nous a permis de travailler pour nous-mêmes et de progresser. »
L’équipe au complet, c’est peut-être déjà un premier cadeau de Noël pour toi ?
« Oui. Nous espérons que tout se passera bien. Bien sûr, tout le monde ne sera pas à 100 %, mais le fait d’avoir tout le groupe à disposition, c’est positif. »
C’est ce que tu espérais. Tu nous disais vouloir l’équipe au complet pour ce dernier match. Est-ce là que l’on va vraiment voir le niveau réel de cette équipe ?
« C’est exactement ça. On sent que les deux équipes arrivent dans de très bonnes conditions, avec seulement deux points d’écart. Caen fait une bonne saison, et vous aussi. Si l’on gagne, on peut se retrouver virtuellement en tête, mais si l’on perd, on peut basculer à la huitième place. Quoi qu’il arrive, je suis déjà satisfait de notre parcours. Ce match contre Caen, c’est la cerise sur le gâteau pour valider une très bonne première partie de saison. Mais un derby reste un derby, avec toute l’intensité que cela implique. »
C’est un match « bascule » ? Car si vous perdez, cela rendrait le bilan simplement « correct » ?
« C’est très bien d’être 2e ou 3e à un instant T, mais si à la fin de la saison on ne va pas en play-offs, cela ne sert pas à grand-chose. Au niveau comptable, on fera les comptes plus tard. Mais pour nous et pour le club, c’est une question d’image : dans un championnat, quand tu te vois en haut de tableau ou à la 10e place, ce n’est pas du tout la même chose visuellement et mentalement. »
Mais si vous perdez celui-là, cela ne vous mettrait-il pas une pression encore plus forte pour le match retour qui arrivera début février ?
« La pression est la même, que l’on gagne ou que l’on perde. On aura de toute façon envie de battre Caen chez nous parce que c’est un derby, parce que c’est un match important et parce que nous sommes des professionnels. Si l’on gagne là-bas, j’espère que l’on confirmera ensuite à domicile devant notre public. »
Comment vois-tu cette équipe de Caen ? Elle a perdu quelques joueurs importants cet été, mais elle est toujours en haut de tableau. Es-tu surpris par leur première partie de saison ?
« Je pense que c’est un effectif qui est de grande qualité, avec de très bons joueurs. L’équipe de Caen est un peu à l’image de son dernier match : ils ont été menés pendant cinquante-neuf minutes et la seule fois où ils sont passés devant, c’était dans les dix dernières secondes. C’est une équipe qui ne lâche rien et qui se bat tout le temps. Il y a des individualités très en forme cette année. C’est vrai qu’ils ont perdu des joueurs importants, mais je pense qu’ils en ont recruté d’autres qui sont tout aussi performants. »
« C’est une équipe puissante. Ils sont actuellement en tête du championnat, ce qui prouve qu’ils font de très belles choses. »
On disait que l’on vous rabâche l’importance de ce match depuis le début de l’année. Qu’est-ce que cela signifie ? Les dirigeants t’en parlent-ils depuis cet été ?
« Non, pas plus que ça. Je sais que c’est un match spécial, cela fait déjà quatre ans que je suis là. On connaît l’enjeu dans la région. On sait que pour le club, pour nous et pour le public, c’est un rendez-vous capital. Comme je l’ai dit, les deux équipes arrivent dans de très bonnes conditions. On espère un gros match, une grosse bataille. »
Quels souvenirs gardes-tu des deux derbys disputés au Palais des Sports de Caen ?
« Ce sont deux souvenirs totalement différents. Il y a deux ans, ils sont arrivés dans des conditions un peu limitées, alors que nous, nous étions « plein pot ». On a dominé du début à la fin. L’année dernière, c’était l’inverse : ils étaient très bien et nous, nous sommes arrivés avec, si je ne me trompe pas, cinq joueurs absents de l’effectif. »
Le fait que le championnat soit si serré vous donne-t-il des idées ? L’objectif reste les play-offs, mais finalement, il y a peut-être la première place à aller chercher. Est-ce l’année ou jamais ?
« C’est sûr que nous avons cette idée en tête. Je pense que dans chaque club, les dirigeants se disent qu’ils ne sont qu’à deux points de la montée directe. »
Il n’y a pas vraiment une équipe qui domine ?
« Actuellement, non. Pour preuve, le dixième du championnat, c’est Créteil. Normalement, c’est une équipe qui devrait être dans les trois premières. Ce sont des équipes qui vont monter en puissance en deuxième partie de saison. Tout le monde veut monter, mais il n’y a que deux places. Actuellement, il y a dix équipes dans la course, à plein régime. »
