Qu’elle est belle !

Longtemps malmenée par une formation de Pontault-Combault Handball particulièrement accrocheuse, dans son chaudron de Chantereyne qui affichait une nouvelle fois complet (2 164 spectateurs), la JS Cherbourg Manche Handball ne s’est jamais affolée et a su trouver les ressources nécessaires pour l’emporter sur un large score qui ne laisse cependant pas soupçonner l’âpreté des débats (32-26).

Ne dit-on pas très souvent qu’à vaincre sans péril on triomphe sans gloire ? Et bien tel ne fut pas le cas en cette 27e soirée de championnat de Proligue du côté de Chantereyne. Quelque part, cette rencontre de haut de tableau était attendue comme une sorte de défi à relever en ayant une idée profondément ancrée dans la tête de nombre de joueurs. Celle de lorgner du côté du « aller plus haut ».  N’y allons pas par quatre chemins, cette rencontre fut effectivement une bien belle rencontre faite de beau et bon handball. Et, qui plus est, avec un scénario digne des meilleurs films de suspense.

Au-delà de ce scénario assurément écrit et réécrit nombre de fois par les coachs des deux formations, force a été de constater que ce sont deux manières d’évoluer sur le terrain qui se sont affrontées. D’un côté l’impressionnante force défensive des Pontellois-Combalusiens qui ont longtemps dressé un mur quasi infranchissable devant l’ex-portier cherbourgeois Sven Horvat qui ne demandait qu’à se rappeler aux bons souvenirs du public local. De l’autre la jeunesse galopante et virevoltante des locaux qui, sans doute déterminée comme jamais et sans jamais se poser de questions, a donné tout ce qu’elle avait dans les tripes en récitant une leçon bien apprise. Une leçon faite d’abnégation et de coups de boutoir tout en multipliant les combinaisons, histoire de prendre en défaut cette fameuse défense adverse toujours à la limite de la virilité. Les référés de service ne s’y étaient d’ailleurs pas trompés car, d’entrée de jeu ils ont shunté les traditionnels cartons jaunes pour passer à la catégorie de sanction supérieure.

Longtemps, longtemps, les mauves ont comme rebondi sur cette sorte de mur défensif hérissé d’autant de barbelés qu’il y avait de défenseurs et, lorsqu’ils arrivaient à le prendre en défaut c’est un Sven Horvat des grands soirs qui faisait le reste. Cela a donné un match plus qu’indécis d’autant que, côté local, Gauthier Ivah avec son habituel calme olympien n’était pas non plus en reste dans ses buts et aidait ses coéquipiers à tenir le rythme longtemps imposé par les visiteurs. Bien malin qui aurait pu deviner le pronostic aux citrons d’ailleurs. Et puis, les mauves qui faisaient la course derrière sont revenus sur le terrain avec ce tout petit supplément d’âme qui a donné cet indéfinissable charme à la victoire qu’ils sont allés glaner. Magistralement emmenés qu’ils étaient par un Lucas Vanègue une nouvelle fois au top des attentes placées en lui. Et bien aidés aussi par un Gauthier Ivah qui a fini par écoeurer les attaquants adverses parmi lesquels ont notait tout de même la présence du meilleur buteur du championnat. A ce petit jeu, une fois, deux fois, les cherbourgeois sont passés devant au score avant que de terminer le travail en apothéose. Assurément un grand moment de handball. Bravo les mauves et allez la JSC !

 

Longtemps indécis

Même s’ils sont les premiers à attaquer, les locaux ne vont pas tarder à comprendre que la soirée ne sera pas une simple partie de plaisir. Non contents d’avoir été les premiers à scorer, les visiteurs font un premier break dès la 5e minute (1-3). De leur côté, les arbitres ont déjà eu à dégainer puisque les deux formations jouent chacune avec un joueur en moins. En mal de finition face à la double muraille pontelloise-cambalusienne, la JSC se retrouve menée 3-6 (9e) puis 5-9 (14e). A force d’obstination, petit à petit elle réussit pourtant à réduire l’écart jusqu’à recoller à 10 partout à la 23e minute. Superbe pour le public qui recommence à y croire et soutient ses protégés de plus belle mais les visiteurs ne l’entendent pas de cette oreille et s’offrent un nouveau break au repos (11-13).

Dès la reprise Ivah donne le ton et permet à ses coéquipiers de réduire l’écart mais c’est sans compter sur la pugnacité adverse et encore quelques arrêts de Horvat. Tout cela fait qu’une nouvelle fois Pontault Combault tente l’échappée belle (15-18 à la 39e) mais, cette fois, la réponse cherbourgeoise est cinglante avec un 4-0 à la clé et une première prise en main du score (19-18 à la 43e). Une dernière fois les visiteurs repassent devant 21-22 à la 47e) mais petit à petit les protégés de Fred Bougeant arrivent à prendre la mesure de la défense visiteuse mais aussi et surtout de ses gardiens. Cette fois, c’est Cherbourg qui fait la course en tête et ce sont les visiteurs qui doivent recoller (22-22 puis 23-23 puis 24-24 à la 49e). Deux arrêts de Gauthier Ivah plus tard la JSC fait parler sa vitesse d’exécution et enfile un nouveau 4-0 net et sans bavure (28-24 à la 57e). La réaction visiteuse permet de ramener l’écart à deux buts (28-26 à la 58e) mais cela ne suffit pas d’autant que Ivah y va de son pénalty stoppé. Les mauves enfoncent alors définitivement le clou pour l’emporter sur le score sans appel de 32-26. Mais quel match ce fut !

Louis Lefèvre

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