Au bout de l’envie
Pour sa seconde rencontre de la saison 2024-2025 dans son antre de Jean Jaurès la JS Cherbourg Manche Handball a été très longtemps à côté de son handball mais avec les encouragements des 1 632 spectateurs présents qui n’ont jamais autant mérité le nom de huitième homme, à force d’abnégation et d’envie, elle a fini par venir à bout du Massy Essonne Handball qui a été devant au score 57 minutes durant (25-24).
Conquérante, la JSC l’avait été lors de la première rencontre de la saison en allant s’offrir une superbe victoire du côté de Pontault-Combault. Assurément un superbe début de saison mais, la semaine suivante, malgré une excellente prestation pour sa première à domicile, sa défense avait finalement cédé face à un Frontignan qui a depuis le vent en poupe. Une rencontre plus tard avec une nouvelle défaite encaissée à Sélestat avec, cette fois une attaque pas vraiment en verve, elle se retrouvait pour son second match de la saison à Jean Jaurès face au Massy Essonne Handball. Le type même de la rencontre piège et ce n’est rien que de le dire. D’ailleurs, très vite, joueurs, entraîneur et public ont compris que tel était bel et bien le cas. Longtemps, longtemps, trop longtemps, les mauves ont été à côté de leur handball au point qu’au repos, leur capitaine et gardien avait fait quasi plus d’arrêts que leurs attaquants n’avaient marqué de buts. Un véritable casse-tête pour Edu Fernandez Roura d’autant plus que son gaucher Yanis Busselier, le seul joueur qui parvenait à émerger, était contraint de sortir après 18 minutes de jeu, une minerve autour des cervicales, pour ce qui ressemblait fort à une sorte de KO.
En cette soirée, rien ne semblait fonctionner côté JSC, heureusement son gardien était là et bien là et multipliait les arrêts pour éviter le naufrage mais, devant, en attaque, entre mauvaises passes à répétition pour servir le pivot, marchers, passages en force, tirs sur les poteaux ou même temps de réaction trop long au point de se faire sanctionner par les référés de service, rien ne voulait fonctionner. C’en était quasi désespérant mais, malgré cette avalanche de contretemps, le public était là et bien là et n’a jamais baissé la voix pour soutenir ses protégés. De leurs côté, les joueurs n’ont jamais baissé les bras en ayant le mérite d’y croire malgré tout. A force d’abnégation, avec l’envie et la rage, sans vraiment avoir retrouvé leur handball, ils ont poussé, poussé au point de mettre dans le doute et faire déjouer un adversaire qui a eu pourtant jusqu’à 5 longueurs d’avances. Le banc habituellement peu utilisé lorsque tout va bien a montré que l’on pouvait lui faire confiance et cela conjugué avec les arrêts à répétition de leur portier, après avoir à plusieurs reprises échoué pour passer devant au score, les cherbourgeois y sont enfin parvenus à la 58ème minute de jeu. Restait alors à s’arcbouter. Poussée comme jamais par son public en transe, La JSC réussissait ce que les Massicois battus et abattus pouvaient considérer comme une sorte de hold-up. Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse avait écrit le poète Alfred de Musset, l’ivresse d’avoir gagné était là et bien là en ce vendredi soir à Jean Jaurès.
Tout en obstination
Malgré le fait que ce soit les locaux qui avaient engagé la rencontre, ce sont bien les visiteurs qui, d’entrée de jeu, mettaient leur empreinte sur le match (0-2 à la 6e) au point qu’il fallait attendre la 8ème minute pour voir les mauves trouver le chemin des filet dans une cage vide (1-2). La suite n’était guère mieux mais, malgré tout, sans vraiment être convaincante, la JSC parvenait à annihiler les attaques adverses et passait même devant à la marque (6-5 à la 14e). Seulement voilà, 4 minutes plus tard Massy était de nouveau devant (6-8) et, comme si cela ne suffisait pas, Busselier était contraint de quitter le terrain pour les raisons que l’on sait. Qui plus est, la machine mauve refusait toujours de tourner rond, au point que l’écart se creusait encore un peu plus (8-12 à la 28e) pour ce qui pouvait commencer à ressembler à une déroute. Un pénalty réussi ramenait malgré tout l’écart à 3 bouts au repos (9-12).
Avec seulement 5 joueurs sur le terrain pour la reprise de la seconde période, la JSC prenait une nouvelle claque par un Massy qui continuait à enfoncer le clou (9-14 à la 32e). Plutôt que de baisser les bras, avec les moyens du jour, poussés par leur public, les mauves continuaient d’y croire et parvenaient à réussir un premier rapproché (16-17 à la 43e). Dès lors, c’est un autre match qui se débutait : Massy commençait à douter et Cherbourg y croyait plus que jamais. Dans un Jean Jaurès en feu cela devenait quasi irrespirable avec une première égalisation des mauves qui s’en suivait (21-21 à la 52e). Et côté égalisations cela se poursuivait. Cardiaques s’abstenir ! A la 57e le 24-24 était refusé par les référés de service qui avaient été les seuls à ne pas voir le ballon rentrer dans la cage des Massicois mais ce n’était que partie remise, elle se faisait une minute plus tard. Mieux même, dans la foulée, la JSC passait devant (25-24 à la 58e). Un pénalty vendangé par les visiteurs d’un côté, le break raté par les locaux de l’autre, tout cela suivi de deux temps mots posés par les coachs des deux formations ne changeaient plus rien au score. C’était gagné pour les mauves. Alors, un grand, grand bravo à vous les mauves qui n’avaient jamais rien lâché, rien que pour cela, vous avez bien mérité de cette victoire.
Louis Lefèvre