Entre manque et manques
Pour ce qui était la dernière rencontre de la saison à domicile, en mai dernier, la JS Cherbourg Manche Handball s’était inclinée de 2 petits buts face aux Vikings de Caen qui, par là même se retrouvaient propulsés à disputer les Play-Offs. En cette fin de mois d’août pour, son dernier match de préparation à Jean Jaurès, toujours face aux voisins caennais, l’issue aura été la même (22-24).
Après une longue période de préparation qui est passée par l’Espagne où ils se sont frottés avec une certaine réussite face à deux clubs de l’élite de ce pays, ce vendredi dernier, les mauves en étaient à ce que l’on pourrait appeler en langage de théâtre une répétition générale avant que de recevoir la formation star de Montpellier pour une rencontre de Coupe France qui va servir de hors d’œuvre avant que d’entamer un nouveau plat de résistance, celui de la saison 2023-2024. Osons le dire, les quelque 487 aficionados qui étaient présents dans les tribunes de Jean Jaurès ont sans doute eu comme un petit goût d’inachevé. C’est d’ailleurs sans doute bien le mot qui convient. Edu Fernandez Roura, leur entraîneur, l’avait en effet annoncé en expliquant que son équipe ne serait « pas prête à 100% pour aborder ce début de saison ». Et les raisons sont d’ailleurs multiples. A commencer par le fait qu’avec un groupe renouvelé à 50% de son effectif, on ne remet pas en place de nouveaux automatismes en un tour de main. A suivre par le fait que ce groupe doit palier d’entrée de jeu l’absence de ses deux pattes gauches au poste d’arrière droit pour cause de blessure non encore remise depuis la saison dernière de l’une (Basualdo) et d’un pépin de santé pour l’autre (Rodriguez Martinez). Le chantier est effectivement de taille, dès lors il est aisé de comprendre qu’entre manque et manques faut donner du temps au temps à cette équipe afin de pouvoir mettre de l’huile encore et encore dans tous les rouages des différents compartiments de son jeu.
Face à une équipe de Caen cela s’est effectivement senti surtout en première période où entre mauvaises passes, mauvais choix de jeu, tirs ratés, pertes de balle et autres petites erreurs du genre, les cherbourgeois étaient loin d’être à leur aise et ce d’autant que leur meneur de jeu Perez Arce était, lui aussi, loin d’être dans un grand jour. Tout cela fait qu’à la 26e minute de jeu on en était à une marque de 7-12. Pas vraiment emballant pour les spectateurs ce match qui sentait le manque de réglages de part et d’autre mais aussi le manque de buts. Avec les changements de joueurs effectués par le coach local, les dernières minutes de cette première période voyaient malgré tout la JSC trouver de nouvelles ressources pour entamer une sorte de longue marche pour revenir au score (10-14 au repos). A noter d’ailleurs que cela se faisait par quelque chose que l’on ne voit que très rarement sur les terrains de handball : un coup franc direct qui traverse le mur défensif adverse et trompe le gardien.
Dès la reprise, avec un changement radical de jeu, la JSC affichait un tout autre visage en claquant un 3-0 d’entrée (13-14). Cela commençait à sentir bon pour des mauves un instant retrouvés. Malheureusement les petits grains de sable allaient de nouveau refaire leur apparition façon passages en forces, mauvaises passes et pénalties ratés (ou plutôt arrêtés par le gardien caennais) et l’écart repassait à 4 buts (14-18). A partir de là, la rencontre allait définitivement se transformer en course poursuite avec un Cherbourg qui recollait puis un Caen qui reprenait du champ, témoin le score (17-18, 19-20, 20-21, 21-22). Après une énième égalisation ratée pour la JSC, finalement Caen l’emportait sur la marque de 22-24. Face à Montpellier, ce sera une toute autre histoire mais là, dans un Jean Jaurès bondé, nul doute qu’Edu et les siens sauront être à la hauteur de l’événement et que la fête sera belle avant que de débuter la saison 2023-2024. Allez les mauves, on croit en vous et l’on attend que ça !
Louis Lefèvre
