Malgré un très bon départ
Décidément, Chantereyne ne réussit pas à la JS Cherbourg Manche Handball en ce début d’année 2021. Face au Billères Pau Handball de Valentin Doudeau, Manebard et ses équipiers ont subi un nouveau revers qui les plonge un peu plus dans le doute (29-31).
En début de saison, on aurait dit aux joueurs de la JSC qu’à cette époque de l’année ils seraient sur le podium du championnat de Proligue, nul doute que tous auraient signé des deux mains, et pourtant. Pourtant, alors qu’ils se retrouvent dans cette position, il semble que cette situation leur soit inconfortable. Ou, comme le constate Frédéric Bougeant, leur entraîneur, que « le costume est trop grand à porter ». Avouons tout de même que, vu côté tribunes, ce costume de leader qu’ils ont un instant porté, il leur allait plutôt bien. Et même très bien ! Que se passe-t-il alors qu’ils viennent d’enchaîner trois revers consécutifs ? Est-ce dans les esprits, est-ce dans… ? Difficile à comprendre et encore plus à expliquer. En revanche, ce qui est sûr, c’est qu’en cette soirée il y avait beaucoup d’absents sur la feuille de match côté cherbourgeois. Et pas les moindres ! N’Konda, Horvat, Tabanguet et Vanègue, excusez du peu ! Si l’on se permet de rajouter encore le départ du sérial buteur Gunko vers d’autres cieux, il y a de cela très peu de temps, cela fait beaucoup de choses à digérer pour une seule équipe. Et c’est là qu’indirectement on en vient à repenser à la profondeur du banc avec ceux que l’on ne pouvait plus appeler remplaçants en cette soirée puisqu’ils étaient devenus titulaires par la force des choses. Ajoutons encore le fait que Tepper semble avoir beaucoup de mal à digérer une énorme déception et la boucle sera bouclée pour, rappelons-le, ce qui n’est pas une tentative d’explication mais bien un simple constat.
Au-delà de cela, il y a aussi des adversaires qui veulent s’offrir la tête d’une équipe qui était en tête du championnat. En cette soirée, Billères était de celles-là. « Nous fonctionnons à la manière d’une douche écossaise et le groupe est capable du meilleur comme du pire, ce soir on avait la rage et on s’était dit pourquoi ne pas y croire devant Cherbourg » nous a confié à l’issue de la rencontre Daniel Deherme, le technicien pyrénéen. « On a su être ensemble » a-t-il encore ajouté. Et cela a payé ! Les cherbourgeois l’étaient aussi, c’est sûr car, vu de l’extérieur, ils forment un vrai groupe bien soudé qui semble ne pas se poser de questions. Mais, précisément, ces questions, elles semblent les rattraper sur le terrain, lorsqu’ils se retrouvent devant au score. C’est comme s’ils se mettaient tout un coup à douter ou, en tout cas, à cafouiller leur handball. Cela s’est assurément vu en cette soirée face à Billères. Alors qu’ils menaient de 4 buts à la 20e minute, ils se sont comme liquéfiés au point d’encaisser un 1-7 dans les 10 minutes suivantes. Même chose en seconde période lorsqu’ils avaient refait leur retard. Espérons dès-lors que pour la prochaine rencontre qui se jouera de nouveau à domicile, ils parviendront à enfiler le bon costume pour pouvoir débloquer le compteur dans leur chaudron de Chantereyne malheureusement toujours aussi silencieux.
Un départ canon
C’est avec un 7 majeur quelque peu remanié par la force des choses, avec entre autres Ribeiro dans la cage, que les mauves entamaient la rencontre. Plutôt bien d’ailleurs dans la mesure où ils parvenaient à se jouer d’une défense en 3X3 peu courante installée par Billères. Ekren s’installait en patron de l’attaque et mettait tout de suite le feu aux poudres avec son compatriote Orsted à la rescousse pour en arriver à un premier break (5-3 à la 9e). Même en infériorité numérique, les mauves continuaient de dérouler en mode patron et parvenaient à creuser un écart de 4 buts (11-7 à la 20e). On en était presque à se dire que les mauves avaient retrouvé leurs couleurs et puis… Et puis, boum, en 5 minutes ils encaissaient un 4-0. Et comme dans la foulée Billères en remettait une couche, cela se traduisait par un 1-7 qui donnait un retard de 2 buts au repos pour les locaux (12-14).
La reprise ne s’engageait guère mieux et l’hémorragie continuait avec 2 nouveaux buts encaissés (12-16 à la 33e) qui, en deux temps faisait tout de même un 1-9 plutôt difficile à digérer. La digestion allait pourtant se faire puisque qu’à force de persévérance et d’abnégation, la machine cherbourgeoise retrouvait un peu de carburation pour revenir à 19 partout (39e). Elle tenait même le cap en continuant de s’accrocher (22-22 à la 45e) mais il était dit qu’en cette soirée, rien n’allait fonctionner tout à fait comme il faut. Billères n’en demandait pas tant pour s’offrir, dans la foulée, un bon matelas (25-29 à la 55e). La réaction locale allait être là une nouvelle fois mais cela ne suffisait cependant pas face à un adversaire qui gérait le temps restant pour l’emporter finalement sur la marque de 29-31.
Louis Lefèvre
La rencontre en chiffres
1 Comme 1 but venu d’ailleurs sur les 3 marqués par Lucas Dalmont en cette soirée
1 Comme 1 seul pénalty sifflé pour les locaux contre 8 pour les visiteurs
4 Comme 4 titulaires absents pour la JSC en cette soirée
4 Comme les 4 buts d’avance que comptait la JSC au bout de 20 minutes de jeu
7 Comme les 7 buts d’Ekren meilleur buteur de la soirée avec Vergely (dont 5 pénalties)
9 Comme le 9-1 encaissé par les mauves entre la 20e et 33e minute de jeu.
18 Comme seulement 18 minutes de jeu pour Dan Tepper et zéro arrêt
