Partis de trop loin
En étant menée de 7 buts au bout de seulement 20 minutes de jeu, la JS Cherbourg Manche Handball a fait ensuite jeu égal avec le Billère Handball, son adversaire du jour, et l’a même très sérieusement bousculé pendant une grande partie de la seconde période mais le mal était fait, finalement elle a dû s’incliner sur la marque de 25 à 32.
Après deux victoires consécutives plutôt très convaincantes, on se disait qu’en recevant Billère pour le compte de la 26èmejournée d’un championnat de Proligue qui entame son sprint final, la JSC avait un bon coup à jouer. Seulement voilà, c’était sans compter sur les impondérables et les aléas des blessures qui avaient fait rester à l’infirmerie ses deux meneurs de jeu habituels que sont Perez Arce et Dalmont. A partir de là et pour le faire simple, rien n’a été… simple pour les mauves qui ont eu du mal à trouver la bonne carburation mais aussi à se trouver sur le terrain. Ne dit-on pas parfois « qu’un seul être vous manque et tout est dépeuplé » alors, lorsqu’il en manque deux, on imagine et les quelques 1 759 spectateurs présents dans l’antre de Jean Jaurès n’ont pu que constater les dégâts.
Il faut bien se l’avouer, en cette soirée, les Billérois qui avaient pourtant passé, loin de leurs bases, une grande partie de la semaine dans notre département étaient beaucoup plus mobiles, beaucoup plus incisifs et beaucoup plus rapides que les locaux. Emmenés tambour battant par Valentin Doudeau, un ex-meneur de jeu de la JSC, ils ont mis à mal d’entrée de jeu les envies de bien faire des troupes d’Eduard Fernandez Roura qui s’est pourtant appliqué à faire de nombreux changements de poste à ses joueurs mais, en cette soirée, le mal était trop profond. Les absences se sont montrées rédhibitoires en début de rencontre, les mauvaises passes en passe d’être oubliées ont refait surface, les ballons avaient du mal à aller jusqu’aux ailes et on avait tendance à tourner devant la défense béarnaise plutôt que de l’attaquer vraiment. Malgré tout cela, on y a pourtant cru lorsqu’après les citrons, les cherbourgeois sont revenus en conquérants sur le terrain. Tellement conquérants qu’à force de volonté et d’abnégation, dans le money-time, ils étaient sur les talons, à deux petites longueurs, de béarnais qui n’en pouvaient. Seulement voilà, dans les dernières minutes, trois mauvaises passes et une zone plus tard, les cherbourgeois stoppaient net leur impossible remontada et, en face, un certain Tournellec ne se privait pas pour les crucifier en faisant taire définitivement les encouragements du public de Jean Jaurès qui allait repartir sur sa faim, déçu de ne pas avoir eu à applaudir à tout rompre ses protégés qui, en cette soirée, étaient partis de trop loin pour qu’il en soit ainsi.
En manque de repères
Avec un certain Valentin Doudeau à la manœuvre qui se rappelait au bon souvenir du public local, Billère faisait le break dès la 5e minute (1-2). Pire même, 5 minutes plus tard, le clou était presque déjà définitivement enfoncé (2-6 à la 10e). Assurément pas la meilleure des manières de démarrer la rencontre pour des mauves qui allait pourtant faire une première tentative de retour (5-8 à la 15e). Malgré un changement de gardien et plusieurs changements de poste dans les rangs locaux, une nouvelle fois, les béarnais se remettaient à imposer leur rythme et creusaient un écart conséquent en passant un 0-5 à des cherbourgeois qui n’en pouvaient (5-13 à la 23e). En 23 minutes de jeu la JSC n’était parvenue à tromper que seulement 5 fois la défense de Billère ! Heureusement, dans les dernières minutes de la première période, elle parvenait à stopper l’hémorragie et le repos était atteint sur la marque de 9-15.
Dès la reprise, c’est comme une autre formation cherbourgeoise qui était sur le terrain. En presque moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, elle réduisait l’écart d’une manière plus que significative (14-16 à la 37e). Chaud bouillant comme dans ses plus beaux jours, le public local commençait à exulter, même lorsque que Billère reprenait quelque peu ses distances (16-20 à la 42e). Continuant à fonctionner comme sur une sorte de mode alternatif en oscillant parfois entre tirs ratés ou mauvaises passes, la JSC parvenait pourtant à maintenir l’écart et même à faire douter une formation adverse qui, parfois, paraissait dépassée, au point d’avoir recours au temps mort. Longtemps l’écart se stabilisait à 3 buts et puis, juste après le retour d’Ivah dans sa cage, les mauves le resserraient encore un peu plus (22-24 à la 53e) et puis c’était le trou. Un trou qui amenait le score à 22-29 à la 57e avec un nouveau 0-5 encaissé. C’en était fini cette fois des fous espoirs locaux et la JSC s’inclinait sur un écart de 7 buts (25-32), celui qui était déjà affiché à la 20e minute de jeu…
Louis Lefèvre
